Présentation de l'association

Bienvenue sur le site de l'association "Mémorial de la Déportation Homosexuelle"
Notre association milite en faveur de la reconnaissance par l'Etat français de la déportation de personnes pour motif d'homosexualité à partir du territoire français durant la Seconde Guerre Mondiale.
L'association a publié une brochure biographique en mémoire de Magnus Hirschfeld, dont l'action militante pionnière au début du siècle fut la base de tout le mouvement homosexuel du XXème siècle. A la suite du décès de Jean Le Bitoux, président fondateur du MDH, nous avons publié un livre-témoignage des acteurs LGBT français allant des années 70 à aujourd'hui.

10/03/2024 - avant-première du documentaire "Homosexuels et lesbiennes face au nazisme" de Michel Viotte

 Semaine d'éducation et d'actions contre le racisme, l'antisémitisme, et la haine anti-LGBT+ | Paris


"Homosexuels et lesbiennes face au nazisme"de Michel Viotte
 jeudi 28 mars 2024

Horaires : 20h
Lieu : Auditorium Edmond J.Safra
Participants : 100 maximum complet
AVANT-PREMIÈRE

France, documentaire, 54 min, Ladybirds Films, 2024.

Débutant dans le contexte social et politique des années 1920, alors que la société européenne « tolérait » encore l’homosexualité, ce documentaire détaille les mécanismes de la répression nazie et fait revivre l’enfer vécu dans les camps de concentration par ces victimes. Il rappelle aussi le long chemin parcouru par celles-ci pour obtenir la dépénalisation de l’homosexualité et la reconnaissance des préjudices subis durant cette période sombre de l’histoire.

En présence du réalisateur et de Florence Tamagne, historienne, maîtresse de conférences à l’université de Lille, commissaire scientifique de l’exposition Homosexuels et lesbiennes dans l’Europe nazie au Mémorial de la Shoah en 2021.

Animée par Suzanne Robichon, essayiste et militante, conseillère scientifique du cycle de rencontres autour de l’exposition Homosexuels et lesbiennes dans l’Europe nazie.


07/03/2024 - Condamnations pour homosexualité : l'Assemblée adopte la proposition de loi de réhabilitation


 Article de Komitid : https://www.komitid.fr/2024/03/07/condamnations-pour-homosexualite-lassemblee-adopte-une-loi-de-rehabilitation/ 


Condamnations pour homosexualité : l'Assemblée adopte la proposition de loi de réhabilitation

Publié le 7 mars 2024 à 11 h 08 min


L'Assemblée à rétabli le principe d'une réparation financière pour les personnes condamnées et la création d'une commission chargée de statuer sur les demandes de réparation, que le Sénat avait supprimés.

Après le Sénat, l’Assemblée a approuvé à l’unanimité en première lecture mercredi 6 mars une proposition de loi visant à reconnaître et réparer les préjudices subis par les personnes homosexuelles du fait des lois discriminatoires en vigueur entre 1942 et 1982.

L’Assemblée à rétabli le principe d’une réparation financière pour les personnes condamnées pour homosexualité, et la création d’une commission chargée de statuer sur les demandes de réparation financière, que le Sénat avait supprimés.

Le texte, porté initialement par le sénateur Hussein Bourgi (PS), a fait l’objet d’un très large consensus, 331 députés l’ayant approuvé sur 331, même si certains groupes ont exprimé des réserves sur le principe d’une réparation financière.

« Nous ne souhaitons pas, comme d’autres, dénaturer (la loi) par des enjeux qui paraîtraient mercantiles, que les intéressés d’ailleurs ne réclament pas et qui tendrait à réduire notre texte à une simple création d’allocations », a notamment expliqué le député RN Sébastien Chenu.

Le garde des Sceaux Eric Dupond-Moretti a dans son propos introductif demandé « pardon » aux personnes victimes de discrimination en raison de leur homosexualité.

« Il est grand temps de (…) dire ce soir au nom de la République française : pardon, pardon aux personnes, aux homosexuels de France qui ont subi 40 années durant, cette répression totalement inique. Notre République n’est jamais aussi belle que lorsqu’elle sait reconnaître qu’elle a perdu le fil de ses principes fondateurs, la liberté, l’égalité, la fraternité », a-t-il souligné.

M. Dupond-Moretti, qui au Sénat était allé dans le sens du rapporteur en estimant « extrêmement complexe » la  « mise en pratique » de la mesure d’indemnisation, a cette fois-ci dit « entend(re) et partager » le « souhait (…) que l’indemnisation soit précisément fixée dans la loi et soit mise en œuvre par une commission établie ad hoc ».

Mais il a attiré l’attention sur le fait que cette commission serait confrontée à des  « difficultés probatoires » :  « il ne sera pour certaines personnes pas simple de prouver qu’elles ont effectivement passé un temps déterminé en prison ou qu’elles se sont acquittées de l’amende à laquelle elles avaient été condamnées. Il est donc indispensable que dans la rédaction finale de ce texte, nous fassions en sorte de ne pas créer de déceptions qui résulteraient de ces difficultés probatoires », a-t-il prévenu.

Le rapporteur du texte, le député PS Hervé Saulignac, a lui estimé que la reconnaissance ne pouvait aller sans la réparation.

« Je pense que la France est capable de faire ce que l’Allemagne a fait, ce que le Royaume-Uni a fait, ce que l’Irlande a fait, ce que l’Espagne a fait, ce que le Canada a fait », a-t-il plaidé, estimant que le nombre de personnes bénéficiant d’une réparation pourrait se situer entre 200, comme en Espagne, et 400, comme en Allemagne.

Le texte va désormais reprendre son parcours législatif au Sénat.



06/03/2024 - article La Marseillaise - « La guerre de 1940 avait appris aux Français la délation »

https://www.lamarseillaise.fr/france/la-guerre-de-1940-avait-appris-aux-francais-la-delation-IJ15581823


« La guerre de 1940 avait appris aux Français la délation »

Christian de Leusse, fondateur de l’association Mémoire des sexualités, a élaboré au fil des années un précieux fonds d’archives sur l’histoire de la communauté LGBT+.

LAUREEN PIDDIU /MARSEILLE /06/03/2024 | 05H55







Christian De Leusse est également représentant du Mémorial de la déportation homosexuelle. 


La Marseillaise : Pourquoi ce texte est-il important pour vous ?

Christian de Leusse : Au fur et à mesure de nos analyses, de nos travaux collectifs, on est arrivé à établir un lien étroit entre les années de guerre, où nous étions soumis au Reich allemand, et le paragraphe 175 de répression des homosexuels. Il y avait une dynamique interne à la France, à la fin des années 1930, qui consistait à chercher à pénaliser les homosexuels, notamment sous l’impulsion de l’amiral Darlan, qui était à la tête de la Marine, où il y avait beaucoup d’actes de dépravation. Les lois de Vichy de 1942 étaient un sursaut anti homosexuels que les tribunaux français n’ont pas considérablement appliqué pendant la durée de la guerre, notamment parce qu’on avait besoin de chair à canon pour envoyer sur le front. Mais elles sont restées là, au sortir de la guerre. Le gouvernement de transition du général de Gaulle, poussé par les démocrates chrétiens, a fait voter la prolongation à l’Assemblée nationale. C’est l’une des rares lois de Vichy à avoir été prolongée. Nous étions dans le retour à la pensée nataliste et l’homosexualité était vue comme portant atteinte à la reproduction dont le pays avait tant besoin. Dans le même temps, les Français avaient tellement été privés d’érotisme que l’homosexualité ne pouvait pas avoir sa place.


Dans quel contexte est arrivée la libération du mouvement ?

C.d.L. : En 1974, la majorité est abaissée de 21 à 18 ans pour tous. Les relations entre garçons et filles peuvent se faire dès 15 ans, alors que les homosexuelles ne sont possibles qu’à partir de 18 ans. Et pourtant, on est vraiment dans la période vitale, pour les jeunes filles et garçons, de sensibilité maximum au désir, mais le pratiquer est impossible. Si mai 1968 n’a en rien amélioré la situation, la poussée amoureuse qu’elle a développée a aidé à l’émergence d’une manifestation des homosexuels. En 1971, le Front homosexuel d’action révolutionnaire (Fhar) a été créé sous la houlette du Mouvement de libération des femmes (MLF), parmi lequel il y avait des lesbiennes. Jusqu’en 1974, le Fhar a joué un rôle important médiatiquement, avec la création de journaux comme l’Anti norme et le Fléau social. Cela a provoqué un déclic chez tous ces homosexuels rentrés, placardisés, tétanisés par toutes les législations en cours car la police et la justice ont continué à réprimer sans vergogne. À la fin des années 1970 et au début des années 1980, les Groupes de libération homosexuelle (GLH) apparaissent dans une trentaine de villes. Ils ont aidé à ce qu’à Marseille, la première Université d’été homosexuelle soit le lieu de rencontre de tous ces groupes et débouche sur la création du Comité d’urgence anti-répression homosexuelle (CUARH), qui a pu, avec force, peser sur la campagne présidentielle de 1981.


Qui a participé à la dépénalisation ?

C.d.L. : Le MLF, conjugué au mouvement des homosexuels, a amené Gisèle Halimi à poser la question au candidat François Mitterrand sur la dépénalisation de l’homosexualité. Grâce à elle et Robert Badinter, dans les deux premières années du septennat, il y a eu une succession de mesures. La première a été menée par Gaston Defferre avec la suppression du fichage des homosexuels en préfecture. Puis, à partir du vote de la loi du 4 août 1982, des mesures ont été prises concernant les droits des homosexuels dans le logement, la santé, etc. C’était une libération. Nous nous trouvions, durant ces années 1980, avec un essor important des journaux, des médias, des boîtes, des minitels, qui rendent la vie des homosexuels possible et même désirable. La société ne comprenait pas jusqu’alors qu’il pouvait exister de l’affection, du sentiment, du désir, de l’amour homosexuel. L’Église et bien des moralisateurs ne le supportaient pas.


Cette répression était-elle forte ici ?

C.d.L. : Les marins à Toulon, mais aussi à Marseille, y ont participé. Il y avait une chape de plomb judiciaire et policière considérable. Nous devions nous en tenir à la clandestinité. Il y avait des tas de remontées pour alerter les députés de droite, partout. La guerre de 1940 avait appris aux Français la délation. À tel point qu’au début des années 1970, lorsque des homosexuels apparaissent, écrivent ou manifestent en tant que tels, ils utilisent des pseudonymes. Dans les années 1980, il y avait la crainte que la situation se retourne si un nouveau président était élu. Autour de moi, tous les gens plus âgés étaient tétanisés.



28/02/2024 - Appel à témoignage


 Appel à témoignage

Victimes ou témoins de la répression de l’homosexualité en France au 20e siècle : témoignez !


     Jusqu’en 1982, l’homosexualité était légalement réprimée en France. C’est la loi du 4 août 1982 qui a abrogé le dernier alinéa du code pénal visant explicitement les relations homosexuelles entre personnes consentantes. D’autres articles du même code pénal, réprimant l’outrage public à la pudeur et l’attentat à la pudeur, furent obligeamment mis à contribution dans le même but : la répression de l’homosexualité.

     L’une des dispositions juridiques emblématiques de cette répression fut édictée par le régime de Pétain avec sa loi du 6 août 1942. Un premier comptage, sur la base des archives de la Police et de la Justice, évalue à 10 000 le nombre de personnes qui, sur le fondement de cette loi appliquée de 1942 à 1982, ont été inquiétés, arrêtés, condamnés à raison de leur orientation sexuelle.

     A l’initiative d’Hussein Bourgi, sénateur de l’Hérault, une loi pour reconnaître et réparer cette répression particulièrement injuste est en cours d’examen devant le Parlement français. La proposition de loi a été amendée et adoptée par le Sénat le 22 novembre 2023. L’Assemblée nationale peut maintenant l’inscrire à son ordre du jour, ce qui n’est pas encore fait, pour l’examiner et lui donner l’ampleur qu’elle mérite.

     Si vous avez été la cible de cette répression ou témoin, vous pouvez témoigner. Votre histoire vous appartient et, si vous le souhaitez, l’anonymat vous sera garanti. Votre témoignage est important car il donne chair aux chiffres issus des archives. Il permettra de dire ce que fût cette politique de l’Etat, de rappeler les vies qui ont été entravées ou même brisées par la répression de l’homosexualité en France. Si vous connaissez des personnes, hommes ou femmes, poursuivies pour homosexualité, votre contribution peut aussi nous aider.

     Nous sommes sociologues, historiens ou militants et nous nous intéressons à cette proposition de loi. Pour nous joindre et évoquer votre histoire, vous pouvez vous adresser à h.bourgi@senat.fr (ou H. Bourgi, sénateur, Casier de la Poste, 15 rue de Vaugirard, 75291 Paris Cedex 06) qui transmettra.


23/02/24 - débat avec le Sénateur Hussein Bourgi à Lille


HES Nord

Fédération du Nord du Parti Socialiste
12 rue Lydéric Lille



RAVAD
Réseau d'Assistance aux Victimes d'Agressions et de Discriminations 
à raison de leur orientation sexuelle, leur identité de genre, leur état de santé et leur intersexuation
c/o Centre LGBTQI+ de Paris ÎdF Paris